Le temps qui passe

Tout dans le monde du vin rend compte du temps qui passe. La vigne qui change à chaque saison est un excellent indicateur de ce phénomène. Cela est d’autant plus vrai en automne avec la tombée des feuilles et les couleurs violacées si nostalgiques d’une saison qui honore  les défunts. La vigne illustre excellemment ce destin universel qui veut que toutes choses aient à la fois un début et une fin. Le Domaine de Terrebrune ne manque pas à  cette règle avec sa création par Georges Delille dans les années 60 et sa disparition en tant que tel simultanément avec la disparition du fondateur dans son forma original de domaine familial avec l’arrivée de capitaux extérieurs.

 Le vin avec l’évolution de sa robe du violacé au brun va dans le même sens. Les vieux millésimes peuvent symboliser des tas de choses : des années, des anniversairés, des événements … Ils sont courtisés par les amateurs. Terrebrune est bien placé pour cela avec ses rouges qui vieillissent si bien grâce au cépage mourvèdre combiné avec un long élevage en foudre. Les modifications du gout sont considérables avec le temps : le fruit de la jeunesse, vers 4 5 ans donne un vin puissant et corsé qui s’exprime sur un plat riche du genre navarin d’agneau ou cassoulet. Ces parfums très aditifs font fait place aux épices quand le vin arrive à maturité, vers 10 ans. La complexité qu’en résulte appelle plus le pigeon. Quand le vin avance dans l’âge ce sont les aromes tertiaires qui dominent. Ceux-ci peuvent être giboyeux où tendre vers les sous-bois. On se doit de les honorer avec un joli repas, autour d’un petit gibier pour être parfait !